Longtemps réservée au domaine militaire, depuis quelques années, l’utilisation des drones s’est démocratisée auprès du grand public. Si la pratique de loisirs est la plus courante, de plus en plus de professionnels en font usage et notamment dans le domaine de l’assurance. Marie-Hélène Leca, du département gestion et expertise chez Montmirail nous explique pourquoi le secteur est en pleine expansion.
Un cadre réglementaire dès 2012
Selon certains spécialistes, le marché des drones civils pourrait atteindre 625 M€ en 2025 alors qu’il était estimé à 155 M€ en 2015. Le développement du marché professionnel en France a été favorisé par la mise en place d’un cadre réglementaire dès 2012. Il a été complété par 2 arrêtés du 17 décembre 2015 qui sont entrés en vigueur le 22 janvier 2016.
Comme il s’agit d’aéronefs de moins de 150 kg, les drones ne dépendent pas de l’AESA (agence européenne de la sécurité aérienne). En conséquence, de nouveaux textes visant à renforcer la sécurité de l’usage des drones civils sont attendus. Notamment au niveau européen en vue d’harmoniser le cadre réglementaire qui peut varier d’un pays à l’autre.
Des obligations strictes mais encadrées
Ainsi, les concepteurs de drones "experts", les opérateurs et les télé-pilotes sont soumis à de nombreuses obligations (conditions d’aptitude certifiées, etc.). Les vols eux-mêmes sont encadrés par des règles strictes qui varient en fonction des caractéristiques des engins et de leur utilisation (déclaration préalable en préfecture). L’obligation d’assurance applicable aux exploitants d’aéronefs s’impose également aux exploitants professionnels de drones.
Une offre d’assurance accessible
Les assureurs généralistes ont commencé par se montrer frileux face à ce risque émergent, et l’offre d’assurance n’était disponible qu’auprès d’assureurs spécialisés en aérien. Aujourd’hui après quelques années de recul, de nombreux assureurs (ex : MMA Groupama, Allianz, AXA et SMABTP) ont été rassurés par le faible nombre de sinistres et l’offre s’est diversifiée. Les tarifs ont également baissé. Cette capacité accrue à s’assurer a été un facteur favorable au développement de cette nouvelle activité professionnelle.
Composition du marché
L’essentiel du marché professionnel est constitué par des prestations audiovisuelles et artistiques. Les prestations techniques commencent aussi à bien se développer. Les secteurs les plus dynamiques sont l’industrie (inspections de ponts ou d’éoliennes, inspection d’infrastructures en vue de leur maintenance, etc.) et l’agriculture (observation des cultures, épandage notamment). Les secteurs de la sécurité (exemple : la SNCF pour la surveillance du réseau ferroviaire) et de l’assurance sont en nette croissance.